mercredi 11 février 2015

LECTURE VERSO DU 30 JANVIER 2015

La lecture Verso du 30 janvier 2015, salle Bourgelat (Lyon 2e), a réuni Carole Dailly, Jean-Jacques Nuel et Roland Tixier



Carole Dailly



Jean-Jacques Nuel



Roland Tixier

lundi 2 février 2015

L'UNIVERS DE... PATRICE MALTAVERNE



PAS DE RETOUR SANS ILLUSIONS


Le miroir s’est brisé en plus de mille morceaux et à présent il n’est plus possible d’en saisir les parties enterrées.
Seuls d’infimes éclats sont partis vivre leur métamorphose dans des zones commerciales non identifiables afin de parfaire ce divorce.
Ici ne reviennent en boomerang aucune transparence aucune réverbération. Si ce n’est un soleil qui se retourne sur le bitume divisant les bois d’une coupure neutre.
A regret les oiseaux chantent un peu assommés par l’été d’un après-midi. Des nids d’insectes bruissent auprès de ces choses qui s’accrochent à leur emprise oubliée. Quelque part au milieu des ronces les murs s’effritent et les troncs se décomposent en autant de sueurs à pourfendre des recoins les plus sombres.
Et si l’eau circule au milieu quelques branches y stationnent leurs fleurs promises.
Le doute n’est plus permis quant à la propagation dans la saison sèche d’un vert d’amertume. Au loin le bruit des containers précipités d’une falaise imaginaire revient en boucle. Ou bien l’odeur d’une déchetterie attardée qui se répercute jusqu’au nombril de l’invisible.
C’est un mal étrange d’autant que les vrais humains ont disparu sans laisser de traces.
Il y a une trentaine d’années j’ai pourtant vu flotter dans une rivière des carrosseries successives dont les toits servaient de sautoirs pour de plus riches errances. Et puis plus rien.
Le métal a suivi sa pente jusqu’à l’embouchure d’un rêve d’hiver et de ces fracas il n’est plus resté que des images et la douleur d’une plaie refermée.
Ce n’est même plus dans la jungle qu’il faudrait se perdre puisque cela concerne l’autre côté de la terre.
Les cours d’archéologie vont bientôt débuter en même temps que la perte des derniers papillons jaunes.



Né en 1971 à Nevers, Patrice Maltaverne vit à Metz.
Il a publié depuis 1990 des poèmes dans une trentaine de revues.
Il anime le poézine « Traction-brabant » depuis janvier 2004 : 60 numéros papier en circulation à ce jour, ainsi que le blog : http://www.traction-brabant.blogspot.fr/.
En 2012 il a créé un blog de chroniques poétiques : http://poesiechroniquetamalle.centerblog.net/, et enfin les micro-éditions Le Citron Gare : http://lecitrongareeditions.blogspot.fr/

Dernières publications :

 « Venge les anges », (collection Minicrobe, supplément à la revue Microbe, 2013)
« Même pas mort à Vienne » (Vincent Rougier Editions, 2013)
« Perte / Perdu » (Asphodèle Editions, 2013)
Participation à l’anthologie « Buck you » (Editions Gros Textes, 2013)
«  Lettre à l’absence » (Editions La porte 2014)




Photo-montage de Claude Billon (à la librairie La cour des Grands à Metz en septembre
2014)